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Sécurité de vos collaborateurs : continuer sur la bonne route

Même si le nombre d’accidents a régressé depuis quinze ans, et avec lui le nombre de victimes, la sécurité sur la route reste un sujet majeur de préoccupation pour toutes les entreprises. Pour des raisons financières (baisse des primes d’assurance, par exemple) mais aussi d’éthique ou de mise en conformité avec la loi, vous n’hésitez plus à moderniser vos parcs automobiles et à former vos conducteurs.

Les derniers chiffres de la sécurité routière indiquent, depuis un plus bas en 2013, une légère remontée du nombre d’accidents ainsi que de la mortalité et du nombre de blessés. En 2018 au contraire, ces chiffres repartent à la baisse grâce, entre autres et selon le premier ministre Edouard Philippe, à la limitation de vitesse abaissée à 80 km/h sur les routes hors agglomérations et sans séparateur central.

Ces résultats alimentent le débat public : faut-il se contenter d’un résultat très positif sur quinze ans, avec une baisse de 40 % du nombre de tués sur la route (5543 en 2005, 3259 en 2017) ? Faut-il au contraire s’alarmer de la recrudescence de certains comportements dangereux sur la route, par exemple les excès de vitesse ou l’usage du téléphone au volant (voir encadré) ? Faut-il punir plus fortement ? Faut-il croiser les doigts en attendant que le véhicule autonome se généralise et que les technologies embarquées divisent (peut-être) par dix le nombre d’accidents ?

L’entreprise en première ligne

Autant de questions auxquelles vous devez faire face avec votre entreprise. Vous êtes en effet en première ligne, avec une accidentologie de 60 % de vos véhicules (probabilité de sinistre sur un an), bien supérieure à celle du conducteur moyen (39 %). Mais il est vrai qu’ils effectuent aussi plus de kilomètres (en moyenne 35 000 km vs 13 000 km par an).

Derrière cette statistique brute, les conséquences financières sont importantes : par exemple, 55 % des accidents du travail occasionnant des décès se produisent sur la route. Une statistique qui inclut les trajets domicile-bureau, que l’Assurance Maladie assimile à des déplacements professionnels. Or, si le coût de ces accidents du travail est supporté collectivement par les cotisations sociales, une partie l’est aussi plus directement par votre entreprise au travers des primes d’assurance qui tiennent compte de la réalité des accidents effectivement constatés au sein de votre flotte.

Les coûts indirects des accidents professionnels sont élevés

Restons positifs, comme le délégué interministériel à la sécurité routière Emmanuel Barbe : « Si une entreprise fait appliquer des règles de sécurité routière strictes, elle est forcément gagnante. Premièrement car ses employés sont mieux protégés et deuxièmement car les coûts des accidents, directs et indirects, sont extrêmement élevés (…) Il faut tenir compte en effet de couts comme la non-disponibilité du salarié, du véhicule, éventuellement la perte de clientèle. S’engager dans la sécurité routière c’est donc une voie de qualité. »

Entre l’action et le laisser-faire, où vous situez-vous ?

Face à ce constat, les attitudes des entreprises varient avec leur taille. Dans les plus grandes, la problématique de la qualité de vie au travail (QVT) se relie assez naturellement à celle de la sécurité des collaborateurs. Des initiatives d’envergure ont même été adoptées avec par exemple, en 2017, le lancement des « Journées de la sécurité routière au travail » à l’initiative des ministères du Travail et de l’Intérieur. À ce jour, près de 1 000 organisations représentant 3 millions de salariés ont adhéré à cette charte de « bonne conduite » des employeurs. A noter que toutes les entreprises, y compris les plus petites peuvent s’y inscrire.

L’objectif de cette démarche est de développer des actions de communication ainsi que des actions de formation. Elle amplifie ce que la loi demande déjà à l’ensemble des entreprises au travers du Document Unique de Sécurité, censé analyser et combattre les risques routiers pour les collaborateurs devant utiliser un véhicule pour raisons professionnelles.

Force est cependant de constater que dans certaines structures, le défaut d’information et les comportements inappropriés au volant restent puissamment ancrés – à tous les niveaux hiérarchiques. Ainsi, une étude réalisée au printemps 2018 (IFOP pour l’assureur MMA) confirme que 18 % seulement des patrons de TPE (entreprises de moins de 50 salariés) considèrent que la route est la première cause d’accident mortel au travail… ce qu’elle est pourtant bel et bien.

Le rôle des assureurs dans la sensibilisation de vos conducteurs

Les assureurs ont depuis longtemps décidé de réagir, par exemple dans le cadre des services proposés par les loueurs longue durée comme Alphabet. Ils multiplient donc les enquêtes pour sensibiliser leur clientèle à la réalité d’une situation encore souvent inacceptable et les incitent fortement à organiser des stages d’éco-conduite et de sécurité routière pour leurs conducteurs. Cette démarche vous demande de la persévérance car le turn-over important dans certaines professions (chez les livreurs, par exemple) rend nécessaire la tenue régulière de ces formations.

L’innovation technologique au secours de la sécurité des collaborateurs

Une bonne partie des gains réalisés en matière de sécurité routière depuis maintenant cinquante ans sont imputables aux progrès technologiques des véhicules et des dispositifs de sécurité. La ceinture bien entendu, mais aussi depuis les années 1980 les avancées en matière de sécurité active et passive qui permettent d’atténuer les conséquences des chocs. Plus récemment, les différents systèmes d’aide à la conduite (détection de franchissement de ligne, régulateurs de vitesse, surveillance de la distance) ont encore amélioré la situation.

Le Big Data, un passager bienvenu

Autre progrès technologique, l’exploitation des nombreuses données disponibles sur le trafic routier, les comportements (anonymisés) des conducteurs ou encore les performances des véhicules (consommation, usure des éléments de sécurité, etc.). La plateforme de Groupama « LeTrajetLePlusSur.fr » propose par exemple gratuitement de choisir en ligne le trajet sur lequel le risque d’accident est le moins élevé.

Une flotte bien entretenue et récente, la base de la sécurité

Pour profiter au mieux de toutes ces avancées, il faut doter vos conducteurs de modèles récents et bien équipés. Le responsable de la flotte peut aussi s’appuyer sur les nombreuses données récupérées à partir des boîtiers télématiques qui se généralisent sur les nouvelles versions de véhicules. Avec comme action prioritaire l’entretien préventif de l’ensemble des éléments de sécurité (pneus, freins, etc.) de ses véhicules en parc. Et finalement, il pourra aussi s’appuyer sur les conseils et les services de son loueur longue durée pour proposer à vos conducteurs les moyens d’une mobilité personnalisée, optimisée et apaisée.

Des chiffres  pour faire réfléchir

Le trajet domicile-travail occasionne 13 % du nombre total des tués sur la route (source AGPM)

  • La tranche horaire où le risque d’accident est le plus grand se situe entre 6 h 00 et 9 h 00.
  • La journée du vendredi représente 20 % des tués.
  • 52 % des travailleurs conduisent en état de fatigue quand ils se déplacent pour des raisons professionnelles, contre 45 % en temps normal (Observatoire national de la sécurité routière).
  • 80 % des travailleurs avouent utiliser leur téléphone au volant contre 60 % hors cadre de travail.
  • Envoyer un message au volant multiplie par 23 les risques d’accident.
  • 90 % des travailleurs avouent qu’ils sont en excès de vitesse de façon récurrente. 17 % d’entre eux roulent à plus de 160 km/h sur l’autoroute (contre 11 % hors cadre de travail).
  • 30 % admettent prendre le volant en étant au-dessus du seuil d’alcoolémie, un chiffre qui est à comparer aux 22 % en moyenne pour l’ensemble de la population française.

Le téléphone au volant, faits et chiffres

Téléphoner au volant multiplie par 3 le risque d’accident.

Écrire un message en conduisant multiple par 23 le risque d’accident.

Envoyer un message nécessite de quitter 5 secondes la route des yeux (une durée qui permet de parcourir près de 83 mètres à 60 km/h et près de 140 mètres à 100 km/h).

Près d’un accident corporel sur 10 est lié à l’usage du téléphone au volant.

Thierry Montorcier, chef du service assurance chez Alphabet

« La loi sur le risque routier (L4121/1) et les sanctions financières accrues en cas de non-désignation d’un collaborateur coupable d’infraction routière vont dans le sens de la responsabilisation des employeurs »

« Il y a des facteurs psychologiques pour expliquer la sinistralité supérieure des flottes d’entreprise (« ce n’est pas ma voiture après tout »), et des prises de risques supérieures pour arriver à l’heure par exemple ».

« On ne soulignera jamais assez la nécessité d’une implication du comité de direction, qui commence par l’exemplarité de ses membres. Une évidence dans les pays du nord de l’Europe, mais qui tarde à s’imposer dans nos contrées »